Où sont passés tous les eiders ?

Identification des goulots d’étranglement démographique et de l’utilisation de l’habitat pour contribuer au rétablissement et à la gestion de l’Eider à duvet dresseri : un projet de télémétrie à l’échelle de l’aire de répartition et sur l’ensemble du cycle annuel.

Where have all the eiders gone? Photo by Emile David

Poule eider. Photo par Émile David

Numéro de projet : 162

Chercheurs : Scott Gilliland (chercheur adjoint à l’Acadia University et biologiste retraité du Service canadien de la faune; ), Mark Mallory (Acadia University), Nic McLellan (Canards Illimités Canada), Greg Robertson (Environnement et changement climatique Canada), Jean-François Giroux (Société Duvetnor Inc.), Oliver Love (University of Windsor), Al Hanson (Service canadien de la faune), Kelsey M. Sullivan (Maine Department of Inland Fisheries and Wildlife), Lucas Savoy (Biodiversity Research Institute), Christine Lepage (Service canadien de la faune), Sarah Gutowsky (Service canadien de la faune)

Espèce cible : Eider à duvet de la sous-espèce dresseri (Somateria mollissima dresseri)

Note : Les chercheurs de ce projet et le Plan conjoint des canards de mer (en anglais, Sea Duck Joint Venture ou SDJV) seront heureux de mettre à disposition les données de suivi et de déplacements résultant de ce projet pour l’évaluation et la planification environnementales, d’autres besoins liés à la gestion ou pour répondre à d’autres questions de recherche. Veuillez joindre Kate Martin, coordonnatrice étatsunienne du SDJV, à , ou Scott Gilliland à pour toute demande de renseignements.

Where have all the eiders gone? Photo by Emile David

Femelle eider. Photo par Émile David

L’histoire

L’eider à duvet est une espèce côtière marine qui vit longtemps. Il existe quatre sous-espèces reconnues en Amérique du Nord : Pacifique, Nord, Baie d’Hudson et Sud. L’Eider à duvet du Sud (Somateria mollissima dresseri) se reproduit sur des îles de la côte centre-sud du Labrador jusqu’au Massachusetts et hiverne du sud de Terre-Neuve à l’État de New York. Au printemps, ils migrent vers le nord pour se reproduire sur de petites îles, des îlots et des habitats côtiers au sud de la glace arctique. Les eiders sont également une espèce importante pour la chasse, qui est populaire dans toute l’Amérique du Nord tant comme activité de récréation que pour la subsistance. La hausse de la popularité de la chasse à l’eider a finalement conduit à une baisse généralisée de l’espèce, ce qui a donné lieu à l’une des premières activités de conservation de la sauvagine réussie en Amérique du Nord.

The 18 Canadian Wildlife Service coastal survey blocks overlapping spring aerial surveys for male American Common Eider (Somateria mollisima dresseri) in the Bay of Fundy, New Brunswick, Canada.

18 zones de relevé côtier du SCF chevauchant les relevés aériens printaniers pour les eiders à duvet mâles dans la baie de Fundy, au Nouveau-Brunswick, Canada (d’après Gutowsky et al. en révision).

Past (1998) and recent (2017) distribution and abundance of male American Common Eider (Somateria mollisima dresseri) on spring aerial surveys in the Bay of Fundy, New Brunswick, Canada.

Répartition et abondance : (A) antérieures (1998) et (B) récentes (2017) d’eiders à duvet mâles lors de relevés aériens printaniers dans la baie de Fundy, au Nouveau-Brunswick, Canada (d’après Gutowsky et al. en révision).

À la fin du 19e siècle, l’exploitation des eiders à duvet du Sud avait réduit leur population à un très petit nombre. Les perspectives pour les eiders étaient si sombres qu’un moratoire sur la récolte des eiders a été imposé à la suite de la promulgation de la loi sur la convention des oiseaux migrateurs de 1918. Les eiders ont bien réagi et ont continué à se rétablir, puis le moratoire a été levé, ce qui a permis de réglementer la chasse pendant les 60 à 70 années suivantes. Grâce à leur rétablissement, les eiders sont redevenus une espèce dominante le long des côtes des États de la Nouvelle-Angleterre, de l’est du Saint-Laurent au Québec et du Canada atlantique. Cependant, au début du 21e siècle, les gestionnaires de ressources travaillant sur les eiders dans le Massachusetts, le Maine, la Nouvelle-Écosse et le Nouveau-Brunswick ont de nouveau remarqué une baisse des eiders en période de reproduction, de mue et d’hivernage dans la partie méridionale de leur aire de reproduction. De plus, les programmes de suivi au Nouveau-Brunswick ont révélé un déclin marqué du nombre d’eiders nichant dans le sud-ouest de la baie de Fundy (Bowman et al. 2015), et les opérations de baguage dans le sud-ouest de la Nouvelle-Écosse et du Maine ont été interrompues parce que les eiders ne fréquentaient plus les sites de mue traditionnels. En 2012, les relevés aériens effectués au Canada atlantique laissaient entrevoir un déclin marqué du nombre d’eiders hivernant au Nouveau-Brunswick et en Nouvelle-Écosse (Gutowsky et al. 2023). Malheureusement, des analyses récentes des données de relevés aériens sur les aires de nidification du Nouveau-Brunswick indiquent que le déclin s’est poursuivi à un rythme alarmant, se chiffrant à une perte de près de 10 % par an au cours des deux dernières décennies (Gutowsky et al. en révision). L’analyse des données provenant des activités de baguage à grande échelle a montré que le déclin était généralisé dans la partie méridionale de l’aire de répartition, y compris dans des lieux de nidification importants en Nouvelle-Écosse et au Maine (Giroux et al. 2021).

Common Eiders on ice. Photo: Emile David

Eiders à duvet sur la glace. Photo : Émile David

En réponse aux préoccupations croissantes et au manque d’informations complètes sur l’Eider à duvet du Sud, les gestionnaires de la sauvagine et les chercheurs se sont réunis lors d’un atelier en 2019 pour consolider les connaissances sur le statut, les tendances et les menaces de la sous-espèce dresseri. Les experts ont convenu que les effectifs variaient considérablement dans l’ensemble de l’aire de répartition, mais que les eiders dresseri étaient globalement en augmentation dans le nord de l’aire de répartition (Québec, Terre-Neuve et Labrador) et en baisse dans le sud (Maine, Nouveau-Brunswick, Nouvelle-Écosse). Des résultats récents confirment ces tendances spatiales présumées; l’analyse des données du Recensement des oiseaux de Noël a révélé des baisses constantes et généralisées de l’abondance locale dans l’ensemble du golfe du Maine et des écosystèmes environnants, de la Nouvelle-Écosse au Massachusetts, ce qui semble indiquer une redistribution à grande échelle des eiders loin du centre de l’aire d’hivernage traditionnel (Gutowsky et al., 2023).

Spatial distribution of localized trends of Common Eider (Somateria mollisima) on Christmas Bird Count (CBC) circles within the wintering range of the American Common Eider (S. m. dresseri) subspecies for the periods 2000-2020.

Répartition spatiale des tendances localisées de l’eider à duvet sur 76 cercles du Recensement des oiseaux de Noël (en anglais, Christmas Bird Count ou CBC) de 2000 à 2020. La couleur de la tendance indique la direction du changement et la taille indique l’ampleur du changement. Les estimations de la tendance dont les intervalles de confiance se situent autour de 1 sont identifiées par un « X », indiquant une stabilité relative (d’après Gutowsky et al. 2023).

On suppose que ces changements sont attribuables au réchauffement rapide des eaux océaniques du golfe du Maine jusqu’au Labrador. Le réchauffement des températures océaniques affecte la répartition et la qualité des espèces-proies, telles que les moules bleues qui constituent une source de nourriture essentielle pour les eiders, et permet l’expansion d’espèces envahissantes, telles que les crabes verts, perturbant les écosystèmes marins et la chaîne alimentaire. Ensemble, ces changements sont susceptibles d’amoindrir la qualité de l’habitat des eiders dresseri dans certains secteurs, entraînant des changements dans la répartition et l’abondance des eiders. Ces préoccupations et les conversations qui en ont résulté ont conduit à un projet de recherche collaboratif, multi-organisations et pluriannuel, financé en partie par Plan conjoint des canards de mer (Sea Duck Joint Venture).

Le projet

À partir de 2021, une équipe de recherche comprenant des partenaires fédéraux, étatiques, provinciaux, universitaires et à but non lucratif a déployé des émetteurs satellitaires Argos sur des femelles adultes d’eider à duvet dresseri dans les principaux lieux de nidification, afin d’améliorer la compréhension de leur propension à la reproduction et de la connectivité des populations, et d’identifier les habitats clés pour l’espèce. Les émetteurs ont été déployés dans les principales aires de nidification du Maine, du Nouveau-Brunswick, de la Nouvelle-Écosse, de Terre-Neuve, du sud du Labrador et de l’estuaire et du golfe du Saint-Laurent au Québec – tous des secteurs où la répartition de l’espèce a changé. Les chercheurs ont également entrepris d’évaluer l’état corporel et la propension à la reproduction dans l’ensemble de l’aire de répartition de dresseri, de déterminer le moment dans l’année où survient en général la mortalité des femelles adultes et d’identifier les principaux changements sur le plan de l’habitat et des écosystèmes dans l’ensemble de l’aire. Ces informations permettront non seulement de mieux comprendre la dynamique de la population, mais aussi d’établir la limite des prises et les règlements en matière de chasse, et de faciliter la planification d’aires marines protégées, la restauration et la protection.

Les données

En plus des impacts des changements climatiques sur les habitats marins, il existe une variété d’autres menaces d’origine anthropique pour les eiders. L’expansion rapide de la pêche et de l’aquaculture sur la côte atlantique peut modifier les habitats et avoir un impact sur l’accès aux ressources clés. Le développement de l’énergie éolienne en mer et d’autres activités industrielles peuvent obliger les oiseaux à se déplacer davantage ou causer leur mort par la pollution et les collisions. Les données actualisées sur les déplacements des oiseaux munis d’un émetteur peuvent être utilisées pour la planification d’aires marines protégées, la préparation et la réponse aux urgences en mer, ainsi que pour l’élaboration de techniques d’atténuation afin de minimiser les effets des activités humaines.

​La collaboration avec les chasseurs : le baguage

Les programmes de baguage constituent le principal moyen dont disposent les chercheurs pour suivre non seulement les eiders à duvet, mais aussi de nombreuses autres espèces de sauvagine. Au fil du temps, les chasseurs ont contribué de manière significative à la recherche en signalant les bagues récupérées sur les oiseaux abattus, ainsi que des informations sur l’emplacement et parfois des échantillons. Cette collaboration a permis aux scientifiques d’acquérir des connaissances sans précédent sur les tendances de migration, les taux de survie et le cycle de vie de nombreuses espèces.

 

Bien que les chasseurs continuent à jouer un rôle important dans la recherche en signalant les bagues récupérées sur des oiseaux, la tendance de la répartition des eiders évolue beaucoup trop rapidement pour que les bagues trouvées, qui colligent des données sur plusieurs décennies, permettent de mettre en évidence de nouvelles tendances de répartition de manière complète et efficace. C’est là que le système mondial de satellites Argos entre en jeu. Les dispositifs de suivi par satellite envoient en permanence des signaux au système satellitaire qui fournit des données immédiates et en temps réel sur la localisation des oiseaux au fur et à mesure qu’ils se déplacent et voyagent, pendant 2 à 3 ans après la pose et l’activation des émetteurs, sans qu’il soit nécessaire de récupérer l’oiseau. Mais pour attacher ou implanter le dispositif de suivi (ou émetteur), il faut d’abord attraper les oiseaux.

Les partenaires

Comme vous pouvez certainement l’imaginer, capturer plus de 150 eiders à duvet femelles dans plusieurs États et provinces n’est pas une mince affaire. Au cours des quatre dernières années, en collaboration avec des partenaires du Service canadien de la faune, de Science et Technologie, de Canards Illimités Canada, de la Société Duvetnor Inc., de l’University of Windsor, de l’Acadia University, de l’Université du Québec à Montréal, du gouvernement du Nunatukavut, du Biodiversity Research Institute, du Maine Department of Inland Fisheries and Wildlife, de la Rhode Island University et du Rhode Island Division of Fish & Wildlife, Scott Gilliland et son équipe de recherche ont marqué 201 femelles adultes.

Ce processus a également nécessité une manipulation et une implantation très soigneuses des émetteurs dans la cavité abdominale des eiders par des vétérinaires expérimentés, qui travaillent avec l’équipe depuis les années 1990.

Parallèlement à leur recherche, l’équipe a travaillé avec le vidéaste Émile David pour qu’il produise des vidéos sur le projet. Chaque vidéo couvre un aspect différent du projet, mais pour un aperçu plus complet, regardez la vidéo documentaire ci-dessous :

Les prochaines étapes

Au cours de l’été 2024, les partenaires du projet prévoient la capture et le marquage d’autres eiders sur la Côte-Nord au Québec, en collaboration avec Parcs Canada. De plus, le gouvernement du Nunatsiavut, dans le nord du Labrador, dirigera la capture et le marquage d’eiders afin de découvrir les déplacements, l’utilisation de l’habitat et les menaces qui pèsent sur les eiders qui nichent dans leur région.

Les médias

Les rapports annuels du projet

Interim Report FY21
Interim Report FY22
Interim Report FY23

Les publications connexes

Allen, R.B., McAuley, D.G., & Zimmerman, G.S. (2019). Adult Survival of Common Eiders in Maine. Northeastern Naturalist, 26(3), 656–671. https://www.jstor.org/stable/26860559

Bowman, T.D., Silverman, E.D., Gilliland, S.G., & Leirness, J.B. (2015). Status and trends of North American sea ducks: reinforcing the need for better monitoring. In Savard, J-PL., Derksen, D.V., Esler, D., Eadie, J.M. (ed) Ecology and conservation of North American sea ducks. CRC Press, New York, NY

Giroux, J.-F., Patenaude-Monette, M., Gilliland, S.G., Milton, G.R., Parsons, G.J., Gloutney, M.L., Mehl, K.R., Allen, R.B., McAuley, D.G., Reed, E.T. & McLellan, N.R. (2021). Estimating Population Growth and Recruitment Rates Across the Range of American Common Eiders. Journal of Wildlife Management, 85: 1646-1655. https://doi.org/10.1002/jwmg.22122

Gutowsky, S., Robertson, G.J., Mallory, M.L., McLellan, N.R. & Gilliland, S.G. (2023). Redistribution of wintering American Common Eiders (Somateria mollisima dresseri). Avian Conservation and Ecology 18(2):8. https://doi.org/10.5751/ACE-02510-180208

Gutowsky, S., Mallory, M.L., McLellan, N.R., Robertson, G.J., Connor, K., & Gilliland, S.G. (in review). Severe declines of male American Common Eiders (Somateria mollisima dresseri) during spring over the past two decades in the southwestern Bay of Fundy, Canada. Wildfowl.

Noel, K., McLellan, N., Gilliland, S. et al. (2021). Expert opinion on American common eiders in eastern North America: international information needs for future conservation. Socio-Ecological Practice Research 3, 153–166 (2021). https://doi.org/10.1007/s42532-021-00083-6

Milton, G.R., Iverson, S.A., Smith, P.A., Tomlik, M.D., Parsons, G.J. & Mallory, M.L. (2016). Sex-specific survival of adult common eiders in Nova Scotia, Canadian Journal of Wildlife Management, 80: 1427-1436. https://doi.org/10.1002/jwmg.21135

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Les partenaires

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Remerciements

Cette étude n’aurait pas pu être réalisée sans l’assistance de nombreuses personnes, pour les travaux de terrain et la pose des émetteurs, notamment :

Maine 2021
Travaux de terrain : Dustin Meattey, Brad Allen, Chris Dwyer, Jay Osenkowski, Chris Persico, Helen Yurek, Bill Hanson, Tim Welch, Logan Route, Emily Fellows, Tori Mezebish-Quinn, Tristen Burgess
Vétérinaire : Glenn Olsen

Québec 2021
Travaux de terrain : Francis St-Pierre, Manon Sorais, Jean-François Giroux, Sylvain Dorey
Vétérinaires : Stéphane Lair, Marion Jalenques, Juliette Raulic

Nouveau-Brunswick 2022
Travaux de terrain :  Dustin Meattey, Chris Persico, Logan Route, Helen Yurek, Sarah Wong
Vétérinaires : Glenn Olsen, Juliette Raulic

Nouvelle-Écosse 2022
Travaux de terrain : Stephanie Avery-Gomm, Asha Grewal, Lee Millett, Josh Cunningham, Mark Maddox, Kristine Hanifen, Jessie Wilson
Logistique : Manon Sorais, Calvin D’Entremont
Vétérinaires : Stéphane Lair, Julie Pujol, Judith Viau

Terre-Neuve 2022
Travaux de terrain : Devon Dyson, Asha Grewal, Josh Cunningham, Mark Maddox, Kristine Hanifen, Jessie Wilson
Vétérinaires : Marion Jalenques, Julie Pujol, Benjamin Jakobek
Logistique : Wayne Barney, Kirk Chambers, Lewis Huskins de Huskins Fisheries Limited, et les pêcheurs de homard aux quais de Forbes Point, N.-É. et Forresters Point, T.-N., qui ont partagé leurs histoires sur les eiders et ont veillé à la sécurité de nos bateaux lorsqu’ils étaient laissés au quai et à celle de nos équipages lorsque nous étions sur l’eau.

Nouvelle-Écosse 2023
Travaux de terrain : Lee Millett, Ryan Johnstone, Shane Keegan, Émile David
Logistique : Manon Sorais, Calvin D’Entremont
Vétérinaires : Glenn Olsen, Kathleen MacAulay

Labrador 2023
Travaux de terrain : Devon Dyson, Rich Martin, Émile David
Vétérinaires : Stéphane Lair, Benjamin Jakobek, Judith Viau

Rhode Island 2024
Travaux de terrain : Tim Welch, Helen Yurek,  Emily Fellows, Logan Route, Chris Persico, Jim Tappero, Jenny Kilburn, Tori Mezebish-Quinn, Scott McWilliams, Steve Bradfield, Gabby DeMillion, Jake Brown, Richard Mercer, Lizzi Bonczek, Dylan Bakner, Morgan Lucot, Jonathan Fiely, Paul Triolo, Shannon Wesson, Megan Gray, Keegan Foster
Vétérinaires : Glenn Olsen, Lindsay Dwyer

Québec 2024
Travaux de terrain : Francis St-Pierre, Manon Sorais, Adam Desjardins, Scott Gilliland, Al Hanson
Logistique : Christine Lepage, Marie-Claude Roy
Vétérinaires : Stéphane Lair